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Wednesday, November 4, 2015

Haïti Elections : Accusations de fraudes pour justifier la violence de leurs partisans? par Stanley Lucas
















La fonction première de l’élection est de permettre aux citoyens de choisir leurs gouvernants et leurs représentants pour diriger les institutions de l’État. Ainsi, l’élection est une délégation de souveraineté. Elle constitue, au sein d’une société organisée, une soupape de sécurité. En effet, la possibilité pour les citoyens de pouvoir régulièrement exprimer leur mécontentement ou, au contraire, de donner un nouveau mandat au pouvoir sortant, évite que les désaccords politiques majeurs ne trouvent un autre terrain d’expression (la rue) et d’autres modalités (la violence).

Des insinuations malveillantes de fraude électorale
Le 25 Octobre 2015 Haïti a organisé des élections pour choisir un président, des parlementaires et des maires. Après les élections, un ensemble de candidats et des représentants de partis politiques sur plusieurs stations de radios de la capitale ont porté des accusations faisant croire que cet exercice électoral était caractérisé par la fraude. Si ces revendications sont légitimes, les candidats et les partis concernés devraient porter plainte au CEP et présenter à la presse la documentation permettant de prouver leurs affirmations. Cette documentation devrait inclure
a.     Les procès verbaux remis par les membres des bureaux de vote aux mandataires des deux candidats ayant bénéficié du plus grand nombre de votes à la fin de la journée électorale.
b.     Le rapport du bureau de vote présentant les irrégularités de la journée, préparé par le superviseur électoral, sur demande des mandataires des  partis politiques ou des candidats a la présidence.
c.      Le procès verbal de constat du juge de Paix qui en général est sollicité  par les mandataires des partis politiques ou des candidats à la présidence
d.     La copie du rapport de la police nationale dans le cadre de leurs interventions
e.     Les photos et vidéos prises par les téléphones portables

Ceux qui parlent de fraudes et qui n’ont pas la documentation, comme le requiert la loi, pour le prouver ont un projet politique basé sur la violence.  Les premières accusations se basaient sur la destruction de bulletins.

Le fonctionnement du bureau de vote
 Tous ces contestataires savent bien que depuis 1990 le système électoral haïtien lors des 11 dernières élections ne garde jamais les bulletins de vote. Après la fermeture des bureaux de vote, une fois le comptage des bulletins terminé, les procès verbaux et les feuilles de comptages prêts, les bulletins ne valent plus rien.  On les retrouve en général partout sur le sol des centres de vote et dans les rues. Les deux documents qui sont valables après sept heures du soir le jour des élections et les jours qui suivent jusqu’aux résultats sont les procès verbaux et les feuilles de comptages. Parler de bulletins détruits après la préparation des procès verbaux c’est se moquer des gens.  Quand aux procès verbaux ils ont au moins trois mesures de sécurité y compris l’hologramme. Dans chaque bureau de vote l’original du procès verbal et la feuille de comptage mis dans une enveloppe jaune scellée, est envoyée au centre de tabulation du CEP. Alors que les mandataires des deux candidats en tête reçoivent une copie du procès verbal. Il est donc impossible pour le centre de tabulation de compter un procès verbal sans hologramme qui n’a pas les protections de sécurité.  Quant aux mandataires il faut bien préciser que la carte de mandataires n ‘autorise pas le détenteur à voter.

Le statut du mandataire
Le mandat est seulement une carte d’observation électorale. Pour que le porteur de la carte de mandataire puisse voter il ou elle doit être détenteur d’une carte électorale. Avec sa carte électorale le mandataire votera une fois comme les autres citoyens. Si le mandataire n’a pas de carte électorale il ne pourra pas voter. Souvent les membres des bureaux de votes et les superviseurs électoraux font arrêter par la police les mandataires de candidats et de partis récalcitrants sans cartes électorales et qui veulent voter. Des intervenants à la radio parlent comme si le mandat délivré à un représentant de candidat ou de parti est l’équivalent d’une carte électorale. Ce qui est absolument faux. Ces déclarations mensongères n’ont qu’un objectif : le sabotage du processus électoral. Déjà sur les 162 plaintes déposées au Conseil Electoral Provisoire, 116 sont déjà jugées irrecevables et 43 sont en évaluation, alors que 3 sont des procès verbaux préparés par des superviseurs électoraux et juges de Paix. Aucune des plaintes déposées n’a aucun rapport avec les élections présidentielles (voir http://lenational.ht/pas-une-plainte-des-candidats-a-la-presidence/ )














Ceux qui accusent sans présenter des preuves le font pour ouvrir la porte de la violence à leurs partisans qui en ont l’habitude. Lorsque ces « leaders » montent à la radio pour dire que le peuple va réagir avec violence et déchouquer (écoutez, klike la : https://soundcloud.com/haiti-politique/menas-violans-e-dechoukaj-andre-michel-de-espas-rezitans-3-novamb ) cela veut plutôt dire que leurs partisans spécialistes des violences souvent recherches par la police pour crimes, qu’ils cultivent depuis des années, vont agir pour brûler, tuer et faire couler le sang d’innocents citoyens.

Les groupes de casseurs : un anarcho-populisme en voie de disparition

 Ces casseurs professionnels, qui se font passer pour des militants, ne sont pas le peuple. Ce sont plutôt des groupe anarcho-populistes que la société connaît bien (voir http://www.haitian-truth.org/haiti-2006-petite-histoire-recente-des-bandes-armees-gangs/ ) Cette Haïti du passé ou la violence était lancée a travers une guerre psychologique et une intoxication systématique basée sur des accusations mensongères est en train de disparaître. La démocratie, la raison et les bulletins prennent de plus en plus le dessus sur ces stratagèmes.  En votant Dimanche 25 Octobre les Haïtiens ont rejeté la violence et le coup d’état pour installer un gouvernement de transition sans base légale et constitutionnelle. Twitter : @Stanleylucas01
Exécution d'un policier par les casseurs



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